Communiqué de presse
Paris, le 14 novembre 2007

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Les pays de l'OCDE/AEN adoptent une déclaration sur les ressources humaines qualifiées dans le domaine nucléaire

Les représentants des pays membres de l'OCDE/AEN ont adopté à l'unanimité une déclaration sur le besoin de disposer de ressources humaines qualifiées dans le domaine nucléaire. L'adoption de cette déclaration reflète leurs préoccupations quant aux difficultés qu'éprouvent les organisations nucléaires dans de nombreux pays membres de l'OCDE/AEN à recruter des spécialistes qualifiés. Des études récentes montrent également que l'enseignement et la formation dans le domaine nucléaire subissent des déclins d'ampleur variable. En l'absence d'action, le secteur nucléaire risque de faire face à une pénurie de main-d'ouvre qualifiée, tant pour assurer le contrôle adéquat et le bon fonctionnement des installations existantes que pour en construire de nouvelles dans les pays qui le souhaitent.

Cette déclaration, telle qu'adoptée par le Comité de direction de l'énergie nucléaire, vient d'être envoyée aux ministres de tous les pays membres et est reproduite ci-après.


Déclaration du Comité de direction de l'énergie nucléaire de l'AEN sur le rôle des gouvernements pour assurer la disponibilité de ressources humaines qualifiées dans le secteur nucléaire

18 octobre 2007

1. Le cycle de vie de l'industrie nucléaire n'est pas différent de celui des autres industries ni de la plupart des activités humaines. Cependant, chaque industrie a aussi ses particularités. L'industrie nucléaire se distingue par des échéances longues, une grande complexité technique et un impératif d'excellence. Les premières centrales nucléaires qui ont été conçues pour fonctionner 30-40 ans voient aujourd'hui leur durée de vie probable passer à 50-60 ans. De plus, le cycle complet des activités nucléaires associées peut dépasser une centaine d'années si l'on y ajoute la surveillance des déchets radioactifs à vie longue.

2. L'évolution technique rapide de l'industrie n'aurait pas été possible sans les multiples programmes de recherche et développement de grande qualité qui ont permis de constituer le vivier de personnel technique compétent et bien informé nécessaire à la sûreté d'exploitation. En raison des échéances longues qui lui sont propres et des compétences spécialisées dont il a besoin, le secteur nucléaire se heurte aujourd'hui à trois problèmes :

  • Comment retenir les talents et compétences sur toute la durée d'exploitation d'une centrale, en particulier lorsque les installations du pays se trouvent en fin de vie et qu'il n'est pas prévu d'en construire de nouvelles dans un avenir proche.
  • Comment former et retenir de nouveaux talents et compétences dans des domaines tels que le démantèlement et la gestion des déchets radioactifs, qui peuvent être considérés comme des activités de fin de vie et donc peu attirantes pour des jeunes.
  • Comment pourra-t-on accompagner un renouveau de l'énergie nucléaire dans les pays le souhaitant, où la main-d'ouvre est vieillissante et les programmes vont en s'amenuisant ?

3. L'ouverture à la concurrence des marchés de l'électricité qui pousse à réduire les coûts influe sur ces problèmes de même que la diminution des budgets publics affectés à la recherche nucléaire. Le secteur assiste à la perte de compétences suite à des réductions d'effectifs opérées pour limiter les coûts salariaux, à la fermeture d'établissements de recherche pour économiser sur les coûts d'exploitation et à un recul des aides aux universités pour limiter les frais généraux. Viennent s'ajouter la volatilité des prix des combustibles fossiles, le souci de la sécurité d'approvisionnement en énergie et les inquiétudes relatives aux émissions de gaz à effet de serre. Un recours accru à l'énergie nucléaire par les pays qui le souhaitent pourrait contribuer à la constitution d'un parc énergétique diversifié et serait, de plus, un moyen de réduire les émissions de CO2.

Lien pertinent

Économie et développement des technologies nucléaires


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