NEA/COM(2012)2
Paris, le 11 mai 2012

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Les chefs des autorités de sûreté nucléaire renforcent la communication de crise après Fukushima

Les 9 et 10 mai 2012, les responsables d'autorités de sûreté nucléaire et des parties prenantes de 25 pays ainsi que 7 organisations internationales se sont réunis à l'occasion de l'International Workshop on Crisis Communication: Facing the Challenges pour partager des bonnes pratiques et améliorer la communication de crise. La conférence était organisée par l'Agence pour l'énergie nucléaire (AEN) de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et le Consejo de Seguridad Nuclear (CSN) à Madrid (Espagne).

Mme Carmen Martínez Ten, Présidente du CSN, M. Luis E. Echávarri, Directeur général de l'OECD/AEN, M. Pablo Matos, Président de la Commission de l'industrie, de l'énergie et du tourisme du Parlement espagnol et M. Mike Weightman, Chef de l'Office for Nuclear Regulation du Royaume-Uni et Président du Comité de l'OCDE/AEN sur les activités nucléaires réglementaires (CANR) ont ouvert la conférence le 9 mai, soulignant que l'accident de Fukushima avait démontré à quel point l'information et la communication sont fondamentales en temps de crise.

M. Echávarri a souligné que le CANR et son Groupe de travail sur la communication des autorités de sûreté nucléaire avec le public s'était penché sur les aspects stratégiques de cette question depuis plusieurs années mais que l'accident avait renforcé la nécessité de disposer de plans clairs en cas de crises, au cours desquelles une information objective, indépendante et factuelle est indispensable.

Les leçons tirées de l'accident de Fukushima étaient au cœur des discussions lors de cette conférence. La plupart des organismes réglementaires et organisations internationales ont cherché à communiquer sur des données authentifiées au cours de cette crise, ce qui s'est révélé difficile dès lors qu'une information fiable n'était pas toujours disponible au moment voulu. D'une manière générale, les organismes réglementaires ont activé des centres de communication de crise et déployé d'immenses efforts pour donner autant d'information que possible aux gouvernements, au public et aux médias, avec plusieurs réunions de presse et nouvelles diffusées quotidiennement. Les participants ont remarqué que les demandes d'information du public ont été considérables dans les premières semaines de l'accident, provoquant d'inévitables frustrations, liées en premier lieu à des recommandations non uniformes en matière de mesures de protection de la santé.

Clôturant la conférence, M. Fernando Martí Scharfhausen, Secrétaire d'État à l'énergie espagnol, a considéré que cette réunion avait été une excellente opportunité de mettre à jour les stratégies des organismes réglementaires avec une approche globale, et a conclu que la communication constitue une part essentielle de leurs missions.

Bien que les discussions aient établi clairement que les autorités de sûreté devaient améliorer leurs plans de communication de crise, il est également apparu que la confiance du public dépend grandement d'une crédibilité construite dans le temps, bien avant qu'une crise advienne. Cela signifie que les organismes réglementaires doivent démontrer sur une base régulière leur compétence et leur indépendance sur leurs activités quotidiennes, ce qui permettra à leurs messages d'être écoutés en situation de crise.

Les participants ont également souligné que, pour les évènements à portée internationale, les plans de communication de crise devaient prendre en compte la mondialisation de l'information et faire appel à des outils permettant de s'adresser au public et aux medias au-delà des frontières nationales. Plusieurs parties prenantes ont ajouté que des scenarios et pronostics devaient être intégrés dans ces plans, même en situation de données incertaines. Si les nouveaux outils de communication, y compris les médias sociaux, ont contribué de manière importante à la circulation de l'information, les organismes de réglementation ne doivent pas pour autant négliger de formuler des messages clairs, compréhensibles par des non-experts et diffusés en temps utile. En outre, la dimension émotionnelle d'une crise, comprenant des peurs perçues, des préjugés et des conceptions erronées, ne doit pas être oubliée.

Depuis l'accident de Fukushima, plusieurs actions ont été entreprises pour renforcer la communication de crise, ce qui a été rappelé lors de la conférence, y compris le Plan d'action de l'AIEA qui demande à cette organisation, entre autres, de communiquer sur les conséquences potentielles d'un accident et de procéder à l'examen de l'information disponible à ce moment.

L'International Workshop on Crisis Communication: Facing the Challenges fait partie des actions du Groupe de travail de l'OCDE/AEN sur la communication des autorités de sûreté nucléaire avec le public visant à tirer les leçons de l'accident de Fukushima et servira à renforcer la feuille de route pour une communication de crise de ces organismes de sûreté.

Les présentations faites lors de la conférence sont disponibles à :
www.oecd-nea.org/nsd/workshops/crisis-comms/programme.html

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